MIS NOVELAS

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Mis novelas

Mito de la Caverna de Platón

Charles Baudelaire

 


UNE GRAVURE FANTASTIQUE

Ce spectre singulier n'a pour toute toilette,
Grotesquement campé sur son front de squelette,
Qu'un diadème affreux sentant le carnaval.
Sans éperons, sans fouet, il essouffle un cheval,
Fantôme comme lui, rosse apocalyptique,
Qui bave des naseaux comme un épileptique.
Au travers de l'espace ils s'enfoncent tous deux,
Et foulent l'infini d'un sabot hasardeux.
Le cavalier promène un sabre qui flamboie
Sur les foules sans nom que sa monture broie,
Et parcourt, comme un prince inspectant sa maison,
Le cimetière immense et froid, sans horizon,
Où gisent, aux lueurs d'un soleil blanc et terne,
Les peuples de l'histoire ancienne et moderne.

UN GRAVADO FANTÁSTICO

Ese espectro tan raro no lleva otro atavío,
Grotescamente sobre su frente de esqueleto,
Que una horrible diadema usada en carnaval.
Sin espuelas, sin látigo, va a lomos de un corcel
Fantasma como él mismo, rocín apocalíptico,
Cuyas fauces babean epilépticamente.
Ambos van internándose a través del espacio,
Hollando el infinito con cascos azarosos.
El jinete enarbola un sable que flamea
Sobre turbas anónimas que arrolla su montura,
Y cruza, tal un príncipe que visita su hacienda,
El cementerio inmenso y frío, sin confines,
Donde yacen, debajo de un sol pálido y débil,
Los pueblos de la historia antigua y moderna.

Charles Baudelaire